Variations sur le thème de Goya
Jean-Louis Augé, conservateur du Musée Goya
“Le propre des grands artistes est de donner à réfléchir. Réfléchir sur la forme, l’espace, la couleur mais aussi sur l’Homme, ce qu’il est ou devrait être, ses hantises et ses désirs cachés, son espérance ou encore sa désillusion. Losque Goya a publié “Les Caprices” en 1799, au faîte de sa carrière, déjà frappé par la surdité, il nous a livré quatre-vingts planches gravées qui sont autant de témoignages, de critiques concernant la société de son temps mais qui au-delà de l’Espagne du XVIIIe siècle, s’adressent toujours à nous.
…Comme lui (Goya), Bernard Lacombe à d’abord redessiné sur un carnet les quatre-vingts gravures de Goya ; non pas de façon servile mais en privilégiant tel ou tel détail, en modifiant quelque peu la composition selon ses exigences propres. Puis il a peint quatre-vingts grandes compositions à l’huile sur papier.
Là réside son originalité : il n’a pas souhaité inclure ses propres marques dans les sujets gravés par Goya comme l’avait fait Dali. Lacombe s’est laissé guider par la couleur qui demeure son domaine plus que la ligne afin que Goya jaillisse des gris et des noirs pour devenir un discours actuel….”
L’ensemble “Les caprices”, 80 huiles sur papier de Bernard Lacombe a été acquis par le Musée Goya de Castres.
