- vidéo de présentation
Film de présentation de Bernard Lacombe
Portrait signé Max Pistolesi
- Biographie
Bernard Lacombe développe une oeuvre constituée d’hommages à l’Homme et à la Nature. L’artiste honore les écrivains, philosophes, poètes, peintres… toutes celles et ceux qui contribuent à la richesse d’une culture. Il célèbre également sites naturels et paysages, véritables odes à la Création. Derrière une apparente sobriété, les peintures de Bernard Lacombe trahissent une grande sensibilité qui correspond du reste à cette riche personnalité. | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|
Bernard Lacombe et ses secrets d’atelier
Dans le secret de son atelier à Hyères, Bernard Lacombe ne recherche pas dans la solitude, comme l’Hypérion de Friedrich Hölderlin, la faculté de savourer toute l’amertume qu’on éprouve à contempler les oeuvres sublime de la Renaissance ou les productions extraordinaires du siècle d’or de la peinture. Il ne se complaît pas dans la mélancolie engendrée par la fréquentation d’un passé révolu et idéalisé. Au contraire : il puise dans ce silence et dans cet isolement volontaire la force de poursuivre une recherche singulière qui le conduit à fréquenter les maîtres du passé pour en soustraire les prétextes de son propre engagement esthétique. Quand il revisite de grands artistes comme Goya ou Rembrandt (et ce ne sont là que ceux qui l’ont le plus impressionné et donc sur lesquels il s’est arrêté le plus longtemps), il se confronte à eux, les scrute, les interroge et même les défie. N’appartenant pas au groupe des anachronistes, il ne pastiche, ni ne parodie leur style. Il ne s’approprie ni leur palette, ni leur bella mano. il instaure avec eux un dialogue par delà le temps, qui peut se traduire par un échange tumultueux et parfois conflictuel. Et le but de ces conversations avec les morts illustres, c’est de produire un art qui repose sur un art téméraire et délicat entre une écriture ancienne et une écriture moderne. Sa modernité consiste à donner à voir toutes les émotions qu’il a pu éprouver devant des tableaux peints par ses aînés. Son travail peut être perçu comme un journal intime qui ne peut se lire que dans les termes de la picturalité.
Aucun genre ne lui est étranger : le paysage, le portrait, la peinture d’histoire (qui englobait autrefois la mythologie classique et la religion catholique), jusqu’à la nature morte et la peinture animalière (mais s’agit-il bien de cela ?). Son univers pictural ne connaît aucune limite ni n’admet aucun frein. Il respecte les lois de certaines règles révolues seulement pour les transgresser mais sans s’adonner au conformisme de l’iconoclastie. Et Il se nourrit de littérature malgré l’interdit qui pèse sur cette relation privilégiée entre le poète et l’artiste qui a pourtant été le ressort fondamental de la peinture jusqu’au jour où les impressionnistes l’ont – en partie – répudiée. Fernando Pessoa, Franz Kafka figurent parmi ses grandes admirations et son oeuvre est profondément imprégnée par leurs vers et par leurs proses. Et quand il les représente, il leur attribue une place dans son histoire personnelle de l’art. C’est à dire qu’il ne peut leur rendre vraiment hommage qu’en les faisant prendre place dans son microcosme plastique, déroutant et paradoxal qui revendique haut et fort l’ut pictura poesis.
Gérard-Georges Lemaire (12 – 2006)